En charmante compagnie

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Connaissez-vous Precious Ramotswe ? Non ??!! Il s’agit pourtant de la première femme détective privée du Botswana, et peut-être même d’Afrique !

On ne peut plus longtemps méconnaître une femme d’une telle valeur.

Precious la bien nommée, appelée aussi Mma Ramotswe, est de celles qui multiplient les qualités humaines : généreuse, pleine de bon sens, fière de son pays ; chacune de ses actions semble une tentative de définition du mot « fraternité ».

Oh ! N’allez pas croire que cette Mma est une sainte ; ce ne serait pas drôle ! Elle est juste une femme au grand cœur qui vit sa fonction de « 1ère femme détective du Botswana » comme un sacerdoce, un moyen de faire le bien, de voir triompher la justice autour d’elle. Elle ne se délecte pas  pour autant de moralisme à longueur de journées. Mma, la quarantaine finissante et la corpulence d’une africaine traditionnelle, sait faire rimer enquête, soupçons et suspens avec humour et légèreté.

C’est que cette noble femme sort tout droit de la plume d’un anglais qui sait doser la bonne humeur avec subtilité. On doit en effet cette héroïne sans égal à Alexander Mc Call Smith, un professeur de droit médical qui enseigne à l’Université d’Edimbourg (Ecosse) et qui a vécu de nombreuses années au Bostwana. Marqué par cette expérience, Alexander MC Call Smith est parvenu à créer un personnage très attachant et à présenter une vision de l’Afrique pleine d’affection, sans jamais tomber jamais dans un angélisme de mauvais aloi.

Epaulée par son assistante aux larges lunettes et aux souliers verts, la très respectable Mma Makutsi, Precious Ramotswe fait face aux affaires qui lui sont présentées avec un souci de justice lumineux et chaleureux. On sourit beaucoup tout au long de la lecture, des remarques de Mma et du regard qu’elle sait poser sur ses condisciples et sur elle-même. Il faut l’entendre évoquer ses problèmes de constipation ou encore rendre hommage à « sa constitution d’Africaine traditionnelle, à mille lieues de ces horribles créatures maigres comme des clous que l’on [voit] dans les publicités. »

Mma est une détective mais ses enquêtes ne relèvent en rien du polar et ne parviendraient pas à nourrir un thriller hollywoodien : pas de courses-poursuites ni d’armes à feu dans l’univers de cette drôle de dame mais un vrai sens moral qui commande chacune de ses démarches. Precious œuvre pour son pays, dans le respect des valeurs de l’Afrique et en mémoire de son vénérable père. Son naturel altruiste la tourne toujours vers les plus pauvres, les plus faibles, les démunis de l’amour, sans jamais que cet élan du coeur ne se surcharge de pathos.

Elle sait aussi exercer son esprit critique car elle observe avec lucidité les problèmes du continent africain, et les troubles qu’il connaît ne sont pas occultés : sida, pauvreté, femmes battues ou abandonnées avec des livrées d’enfants, politiciens corrompus...

 

Rien ne pouvait laisser supposer le succès de Precious car l’auteur a d’abord été publié par un éditeur très confidentiel mais le bouche-à-oreille a bien fonctionné et cinq millions d’exemplaires des aventures de Mma Ramotswe ont été vendus dans le monde à ce jour.
Traduits en 34 langues, les romans ont paru en France dans la collection 10-18 (Les grands détectives).

Il semblerait en outre qu’Anthony Minghella adapte au cinéma la première enquête de Mma Ramotswe.

Mieux encore, au Botswana, une agence de voyage a lancé un circuit de visites à Mochudi, ville natale de Mma Ramotswe ainsi que de sa maison sur la route de Zébra à Gaborone.

Qui a dit que Mma Ramotswe était un personnage de fiction ?

Courrez la rencontrer ! En quelques heures, vous vous convertirez au thé rouge !

 

 

Publié dans Littérature

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